Le sommet de la montagne --> Par Ken

Prologue
Il était un jeune homme assez grand, d'à peu près 5 pi 4. Il était drôlement mince et légèrement musclé à la fois. Le jeune homme avait la peau tellement blême que j’aurais cru un fantôme, si j’y croyais. Ses cheveux étaient comme le plumage brillant d'un corbeau mais coiffé dans une pagaille inimaginable. J’aurais juré qu’il n’avait jamais touché à un peigne de sa vie! Il était habillé d’une chemise à manche courte noir et on pouvait apercevoir, à l’ouverture du collait, un t-shirt gris sale. Il portait un jeans troués au niveau du genou gauche et effiloché dans le bas. C’est comme ça qu’il était lorsque je l’ai vu la première fois. C’était un soir un peu frisquet de fin août. On sentait très bien que l’automne arrivait. Je revenais du supermarché lorsque je l’ai vu. Il était accoté contre le mur du bloc où se trouvait l’appartement que j’occupe pour l’été. Il avait une main sur sa poitrine et semblait reprendre sa respiration. Je m’étais arrêté pour le regarder. J’ai vu qu’il suait à grosse goutte et que sa respiration était difficile. Il semblait avoir énormément couru. J’ignorais qu’il était et j’ai tout d’abord cru que c’était un de ces sales voyous qui se droguaient dans les parcs. Je le regardais un moment alors que lui, regardait au sol. Mais il a dut sentir mon regard pesant car il leva la tête. Et je vis ses yeux. C’est ses yeux qui ont fait que j’ai sut, qu’il n’était pas comme les autres adolescents. De magnifiques yeux ténébreux qui auraient pu faire craquer plusieurs filles s’ils n’étaient pas si vides! Tellement vide. Aucune émotion apparente. En fait, une seule : la haine! Une haine si lisait. Moi qui ai une âme de poète, je vous dirais que son regard semblait être la représentation des ténèbres. Et ces ténèbres engouffraient ce jeune homme. Mes yeux banalement bruns s’accrochèrent à les siens. Il semblait vouloir détourner le regard mais je lui en ai empêché du mien. Ce jeune homme m’intriguait et je voulais en savoir plus sur lui. Je me suis approché de lui et j’ai pris sa main qui était sur sa poitrine. Mais il s’est dégagé et a sortit un couteau de sa poche. Les poches des pantalons des jeunes d’aujourd’hui sont tellement grandes, m’étais-je dis. Il pointait son arme vers moi et je vus une légère lueur de démence passé dans ses yeux. Ce type avait un problème mais je n’avais pas peur. Des personnes comme lui j’en ai longtemps connus. J’étais la directrice d’un refuge pour jeune. Les jeunes qui n’avaient plus d’endroit où vivre, les jeunes qui avaient fugués mais aussi les jeunes recherchés par la police. Ce refuge se nommait, et se nomme toujours, Cestac; C’est mon nom de famille. Je me nomme Adrienne Cestac et j’ai presque 75 ans. J’ai légué mon refuge à ma fille Jane. Enfin, revenons au jeune homme qui pointait son couteau vers moi. Je le regardais sans bouger et un mince sourire flottait sur mon visage ridé. Je levai un doigt vers ma bouche et je fis signe au jeune de ne rien dire. Il baissait son arme après un moment et me regardais toujours dans les yeux. Je souris.
-Viens, il ne faut pas rester dans les parages, avais-je dis.
Il n’avait, évidement, pas bougé. Mais il ne fallut qu’une minute pour qu’il change d’avis. Je le conduisis jusqu’à dans mon appartement, sans peur. On s’était assis à la table autour d’une tasse de café. Il avalait le sien en des petites gorgés rapides. Je souriais toujours.
-Tu peux tout me dire…
Et je me suis tût. Cinq mots puis rien. Il eut un très long moment de silence ou il regardait ailleurs. Il avait levé les yeux vers moi puis avais tout balancé. Toute sa vie, le pourquoi de ce couteau… Je l’écoutais sans dire un mot sans changer la moindre expression sur mon visage. Lorsqu’il eut finit, je m’étais levé et je m’étais dirigé vers le téléphone. J’appelais ma Jane pour lui demander de réserver une place au refuge. Une place pour Michael Wicked, âgé de 14 ans. C'est de lui que l'histoire parle... pas de moi. Une vie douloureuse... et il ne tenait qu'à une main... au sommet de la montagne.

Chapitre 1
Glace qui ne fondra jamais…

C’est blanc, la neige. C’est froid, la neige. Ça na pas de pitié, la neige. Mais, la neige finit aussi toujours par fondre avec la chaleur. Pareil que la glace… Pour lui ne fond-t-il pas? Pourquoi reste-t-il aussi froid, aussi dur, ne laissant de chance à personne? Il est un peu comme de la neige et son cœur est en glace. Mais pourtant, comme ses ressemblants, il ne fond pas. Et même si il a toujours cette flamme de haine et de colère dans le corps, rien ne le faisait fondre. Avait-il si peur du bonheur?

C’est plongé dans ces questionnements sur son protégé principal qu’Adrienne Cestac était assise sur le bord de sa fenêtre, sur sa chaise roulante, regardant la neige tomber et se coller contre la vitre. La dame âgée 78 ans n’avait plus beaucoup de force et était obligé de se promener tout le temps en chaise roulante. Un peu plus loin dans la pièce, le protégé en question était assit un fauteuil, au bord du feu. Les jambes ramenés sur lui-même, Michael fixait le feu avec son regard toujours ténébreux. Il avait maintenant presque 17 ans et ça faisait à peu près 3 ans qu’il résidait au refuge Cestac. Il y avait aussi, dans la pièce, Jane, la fille d’Adrienne, assise à son bureau, buvant son café à petite gorgée pincée. Un lourd silence régnait dans le bureau de Jane Cestac. Un silence qui durait depuis trop longtemps au goût de Jane qui se décida enfin à parler.

-Comme te sens-tu, Michael? Demanda-t-elle en déposant soigneusement sa petite tasse sur le sous-verre rose avec une photo de chat dessus.

Elle leva le regard vers le jeune homme qui continuait à fixer le feu, sans faire attention à la question de la directrice. Cette dernière soupira en voyant qu’il ne répondait pas. Elle en était habituée, après 3 ans, mais cela l’offusquait et l’énervait toujours autant.

-Michael, répéta-t-elle plus sévèrement, je t’ai posé une question!

Adrienne tourna la tête vers sa fille puis vers Michael, attendant sa réponse. Le jeune homme soupira et, tout en fixant toujours le feu de ses yeux vides, murmura :

-J’ai peur…

Et c’était vrai, et ça se voyait. Le jeune homme tremblait légèrement, replié sur lui-même. Adrienne eut un éclat de rire brusque, court et, il faut l’avouer, méchant.

-J’espère que t’as peur, Michael! Tu as toute la police de France et de Grande-Bretagne après toi!

Jane reprit une gorgée de café et, en redéposant sa tasse sur le sous-verre, ajouta :

-En causant du problème comme tu le fais, tu risques de nous faire repérer, Michael. Et c’est la majorité des jeunes qui risquent la prison si on nous trouve!

-Je ne veux pas mettre le refuge dans le trouble, murmura-t-il, en soupirant.

-Mais tu le fais! S’énerva Adrienne. Tu mets en danger les autres refugiés avec tes bêtises! Tu crois que tu t’en sortiras idem chaque fois?

-Ça fait trois ans que je t’entends plaindre le même discours! Change de disque! Répliqua arrogamment le jeune homme.

-Mais ça ne te rentre pas dans la tête, Michael!!!! Ne comprends tu pas le mot « secret »? Et le mot discrétion? Ne les comprends-tu pas?

Michael ouvrit la bouche pour répliquer mais c’est à ce moment que quelqu’un ouvrit la porte. Les trois personnes se turent et virent entrer une jeune fille aux longs cheveux blonds-roux et aux grands yeux ambres. Elle portait du linge de style Gothique Lolita. Elle semblait embarrassée et les regards furieux de Michael et Adrienne ne l’aidèrent surement pas à se remettre à l’aise.

-Par… pardon de vous déranger, on… on m’a dit que je… je pou- pouvais entrer et…, bafouilla la jeune fille, gênée.

Jane lui adressa un doux sourire réconfortant et dit, d’une voix gentille :

-Vous pouvez attendre dehors une minute, s’il vous plait?

La jeune fille la regarda et hocha la tête en reculant. Mais Michael se leva et passa derrière elle brusquement.

-Non, je m’en vais! Grogna-t-il.

Il sortit, furieux, de la pièce. Jane soupira de découragement et invita la jeune fille à s’asseoir sur la chaise devant le bureau. Adrienne, elle, tourna le dos à la salle pour continuer à regarder dehors la neige qui commençait à faire tempête.

Oui, Michael Wicked était comme la neige. Froid et il tourne rapidement à la tempête. Mais peut-être que pour le faire fondre, il ne faut qu’un petit coup de pouce…

Chapitre 2
Phoebe Allen

Après avoir quitté furieusement le bureau de Jane, Michael s’était promené dans le refuge. Il lançait des regards meurtriers à tous ceux qui croisaient son chemin. Il était furieux et en voulait à tout le monde. Au bout de presqu’une demi-heure, Michael se laissa glisser le long d’un mur d’un couloir où habituellement, peu de monde passait par là. Il s’étala les jambes devant lui et ferma les yeux, pour ce calmé. Soudainement, il sentit quelqu’un trébucher sur ses jambes, suivit d’un bruit sourd. Michael ouvrit les yeux et vit, étalée par terre, une jeune fille. Une valise et un sac étaient par terre, à ses côtés.

-Hey ! Fait gaffe à où tu mets les pieds ! Ou alors achète-toi des yeux ! s’écria-t-il en jetant un regard noir à la fille qui est toujours par terre.

La jeune fille se releva d'un bond rouge comme une pivoine et se tourna vers le jeune homme. Celui-ci reconnu la jeune fille qui était rentrée dans le bureau de Jane pendant qu’il se disputait avec Adrienne. La jeune fille semblait encore plus embarrassée que la dernière fois qu’il l’avait vu.

-Excuse moi je suis vraiment désolé! Je ne t’ai pas fait mal? J'étai plongé dans mes pensées et euh… j'ai oublié de regardé ou j'allais! Bon, d'habitude les gens ne laissent pas leurs pieds trainés…

La jeune fille bafouillait, apeurée et impressionner par le visage sans expression du garçon. Ce dernier la regardait froidement et furieux. Il l’était déjà et cette fille devait venir l’emmerder encore plus! Restant assit, il leva la tête pour toujours la regarder de la même façon même si elle était debout.

-J'ai pas besoin de tes excuses bidons ! répliqua-t-il sur un ton glacial. Je t'ai juste demandé de faire gaffe à où tu mets tes pieds, c'est si dur à comprendre ? Non? Alors laisse-moi tu m'as déjà assez déranger!

La jeune fille fut piquée à vif aux paroles de Michael. Elle devint rouge encore plus rouge, rajoutant la colère à la honte et à l’embarra qu’elle avait déjà. Elle serra les points et son regard devint colérique.

-Dis donc! Ce n’est pas parce que tu es la plus longtemps que moi que tu dois te permettes de me parler comme ça! lança-t-elle furieusement. Si tu veux que personne ne se casse la figure sur toi, t’as qu’à ramasser tes jambes ou mieux te casser ok? Je ne pense pas que c’est toi qui fais la loi ici!

-Hé la miss tu va te calmer et rapidos! répliqua-t-il. J'étale mes jambes où je veux ! C'est pas de ma faute si des incapables ne savent même pas regarder ou ils vont ...

À ce moment, un homme, âgé d’apparence, arriva, l’air sévère.

-Wicked! Que ce passe-t-il encore? Lança-t-il en regardant froidement le jeune homme.

Michael soupira en voyant l’homme arrivé. C’était monsieur Gordon, le prof d’histoire. Il détestait Michael et ce dernier le lui renvoyait bien. Michael ne fit pas attention au professeur et regarda la jeune fille.

-Bon écoute miss, tu va passer tes nerfs sur quelqu'un d'autre, parce que ce n’est pas que j'ai autre chose à faire que de t'écouter mais… ça ressemble à ça!

Il se leva et commença à s’éloigner, les mains dans les poches de son jeans, mettant fin à la dispute. Mais pour la jeune fille, c’était loin d’être terminer. Laissant ses valises dans le passage, elle rattrapa Michael et alla se planter directement devant lui, le faisant arrêter nettement.

-Si tu m'avais juste répondu un « ce n’est pas grave », tout simple quand je me suis excusé, je ne me serai pas passé les nerfs sur toi !! Tu es tout simplement victime de ton comportement alors viens pas me le reprocher! Cria-t-elle, hors d’elle-même.

Michael la regarda se fâcher et fit mine de bailler, montrant son indifférence face à la crise de la jeune fille, ce qui la fit fâcher encore plus. Puis, Michael eut la main de la jeune fille étampée dans sur la joue gauche. Michael ne comprit pas tout de suite se qui se passait lorsqu'il ressue la baffe de la jeune fille. Il fit une grimace non de douleur mais de dégout. Elle l'avait touché ! Il ne supportait pas qu'on le touche, mais il resta calme, il le savait si il s'énervait c'est elle qui aurait gagné. La jeune fille vit le dégout dans l’expression de Michael. Elle ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais elle fut couper dans son élan par monsieur Gordon.

-Voyons! Vous allez vous calmez, oui? Vous êtes aussi pire que des enfants!

Michael et la jeune fille se voua une lutte sans merci du regard mais sans rajouter un mot. Le professeur d’histoire regarda les deux jeunes gens au dessus de ses lunettes. Il n’était pas étonné du comportement de Michael. Et en voyant la jeune fille agir, il se doutait qu’entre ses deux là, ça ne serait pas rose. Il les regarda à tour de rôle.

-Bon, vous êtes calmé là? demanda-t-il, hésitant.

Michael regarda son professeur et eut un rictus méprisant.

-Mais monsieur Gordon, je suis calme. C’est elle qui s’est fâchée…

-Non mais la ferme! C’est toi qui m’a mit les nerfs! S’écria-t-elle.

-Mademoiselle, ça suffit! Je vous ai assez entendu! Cria monsieur Gordon.

Michael, qui allait répliquer, ne dit rien. Il regarda plutôt son professeur. Au même moment, Jane arriva derrière.

-Henry, qu’est-ce qui se passe? Pourquoi criez-vous? Demanda-t-elle, inquiète.

-Pourquoi? Et bien ces deux jeunes sont sur le point de s’entre tuer! Expliqua monsieur Gordon, furax, en désignant les deux jeunes.

Jane les regarda, l’air offusqué.

-Michael! C’est comme ça que tu accueilles les nouveaux refugiés?

-C’est elle qui a commencé! Protesta-t-il, furieux, en désignant la jeune fille d’un signe de tête.

-Pardon? S’offensa la jeune fille. T’es vraiment bébé toi! C’est toi qui as commencé!

-Oh non! Si tu ne m’avais pas foncé dedans…

Et ça recommençait. Monsieur Gordon tourna les talons en soupirant puis s’éloigna. Jane regarda les deux jeunes un après l’autre et soupira elle aussi. Elle les écouta se chamailler comme des enfants pendant un long moment et elle cria finalement, furieuse :

-Michael! Phoebe! Fermez-là!

Les deux adolescents se turent devant la colère de la directrice. Ils se tournèrent d’un même geste vers la dame et la regardèrent, surpris.

-Là, vous allez vous calmer et vous demandez pardon. Allez!

Mais elle vu bien que les deux jeunes refusaient de le faire. Phoebe, la jeune fille, croisa les bras sur sa poitrine et Michael regarda ailleurs. Jane soupira et fronça des sourcils.

-J’ai dit!!

Phoebe soupira et regarda Michael du coin de l’œil.

-Je… je m’excuse de… Je m’excuse de m’avoir enfargé dans tes jambes, voilà! Soupira-t-elle, à contrecœur.

Jane eut un large sourire et hocha la tête. Puis, elle regarda Michael l’encourageant du regard. Mais Michael hocha négativement la tête. Jane l’obligea du regard et Michael soupira.

-Je m’excuse de t’avoir crié dessus, grogna-t-il, d’une voix fausse.
Les deux jeunes ne se regardaient même pas mais Jane souriait quand même.

-Bon! Michael, voici Phoebe Allen. Elle est une de nos nouvelles protégées. Phoebe, voici Michael Wicked. Lui, ça fait trois ans qu’il est ici.

Phoebe regarda Michael du coin de l’œil comme ce dernier faisait la même chose avec elle. Puis, Michael regarda Jane.

-Et… ça me fait quoi de savoir son nom? J’m’en fiche!

Phoebe allait répliquer mais Jane le lui en empêcha.

-En fait Michael, j’avais pensé que tu pourrais lui faire faire une visite guidée des lieux.

Michael regarda la directrice avec de grands yeux.

-Quoi? Pardon… j’pense ne pas avoir bien compris. Tu… tu me demandes de faire les guides à cette fille!

Jane le regarda sévèrement.

-C’est une décision d’Adrienne, tu n’as pas le choix!

Elle les regarda avec un large sourire.

-Et puis, je suis sûr que finalement, vous allez bien vous entendre!

Et elle tourna les talons, s’éloignant des deux jeunes qui la regardaient ahuri. Ils pensaient tous les deux à la même chose. Jamais ils n’allaient pouvoir s’entendre!